Des chercheurs de l’Université de Tokyo ont mené une étude fascinante sur le comportement d’un avion en papier lâché depuis la Station Spatiale Internationale (ISS), à 400 km d’altitude. Bien que le projet puisse sembler insolite, il s’agit d’une recherche sérieuse en aérodynamique, visant à explorer les propriétés des matériaux organiques dans des conditions spatiales extrêmes.
Une descente inattendue
Les chercheurs ont simulé le lancement d’un avion en papier, fabriqué à partir d’une feuille A4, depuis l’ISS à une vitesse de 7 800 m/s, identique à celle de la station en orbite. À cette altitude, où l’air est très peu dense, l’avion a entamé une descente lente et stable. Après environ 3,5 jours, il a atteint 120 km d’altitude, où la densité de l’air a commencé à perturber sa trajectoire, le faisant tournoyer de manière incontrôlée.
Des tests en soufflerie hypersonique
Pour approfondir leurs observations, les scientifiques ont construit une maquette à l’échelle 1:3, renforcée avec une queue en aluminium. Lors de tests en soufflerie hypersonique, l’avion a résisté à des vents atteignant Mach 7 (environ 8 650 km/h) pendant sept secondes. Bien que des traces de brûlure et une déformation du nez aient été observées, l’avion n’a pas été détruit instantanément. Les résultats suggèrent qu’il se consumerait progressivement lors de sa rentrée dans l’atmosphère.
Des applications potentielles
Cette étude, dont les résultats seront publiés dans la revue Acta Astronautica en novembre 2025, ouvre des perspectives pour l’utilisation de structures légères et biodégradables dans des missions spatiales. Les chercheurs espèrent que leurs travaux contribueront à développer des solutions durables pour la collecte de données atmosphériques, avec des structures conçues pour se désintégrer naturellement après leur mission.
Une avancée pour l’aérospatiale
Ces recherches pourraient inspirer de nouvelles approches dans la conception de dispositifs spatiaux légers et écologiques. En comprenant mieux le comportement des matériaux organiques dans l’espace, les scientifiques pourraient imaginer des missions plus respectueuses de l’environnement, réduisant ainsi les débris spatiaux.