En Lorraine, deux carrières, deux approches de renaturation

En Lorraine, l’exploitation de deux carrières voisines a conduit à des stratégies de renaturation radicalement différentes. C’est celle qui a laissé la nature reprendre ses droits qui a obtenu les meilleurs résultats écologiques.

Un paysage marqué par l’histoire

Lorry-Mardigny, une commune rurale située à 25 km au sud de Metz, a une histoire marquée par son rôle de frontière pendant l’annexion allemande de 1870 à 1918. Aujourd’hui, elle se trouve à la frontière entre la Moselle et la Meurthe-et-Moselle. Le territoire autour de la commune, marqué par des carrières, montre deux facettes de la renaturation.

La première carrière : un succès écologique

La première carrière, ouverte en 1970 pour la construction de l’autoroute A31, a été abandonnée après une forte opposition locale. En 1994, la commune a signé un bail de quatre-vingt-dix-neuf ans avec le Conservatoire d’espaces naturels (CEN) de Lorraine pour protéger le site. Depuis, la nature a repris ses droits, et le paysage est aujourd’hui protégé par un arrêté préfectoral et fait partie d’une zone Natura 2000.

Anne-Marie Dufour, conservatrice bénévole des pelouses calcaires de Lorry-Mardigny, se souvient de l’intensification de l’exploitation et de la mobilisation locale pour obtenir la fermeture du site. Aujourd’hui, elle est fière de constater que trente espèces végétales se sont réinstallées, et que des oiseaux comme l’alouette lulu et la pie-grièche écorcheur, ainsi que des papillons, peuplent le site.

La seconde carrière : un échec relatif

La seconde carrière, ouverte en 2004 sur le territoire de la commune voisine de Bouxières-sous-Froidmont, a été exploitée par la société Lingenheld. Contrairement à la première carrière, la renaturation de ce site a été moins réussie.

Le site a été remblayé et des arbres ont été plantés en 2008, 2015 et 2020, mais la plupart d’entre eux semblent déjà morts. François Guerold, ancien enseignant-chercheur en écologie, souligne que le problème vient des matériaux utilisés pour remblayer le site, qui contenaient des déchets. La mission régionale d’autorité environnementale Grand Est a d’ailleurs regretté dans son rapport que le carrier « ne fasse état que de contrôle visuel des déchets utilisés en comblement ».

Des stratégies à adapter selon les milieux

Damien Aumaître, chargé de mission au Conservatoire d’espaces naturels Lorraine, souligne que certaines anciennes carrières peuvent avoir un intérêt écologique fort, notamment en zones sèches. Cependant, dans les zones alluviales, le retour d’une biodiversité aussi riche qu’avant l’exploitation est impossible.

En conclusion, la renaturation des carrières nécessite une attention particulière et des stratégies adaptées à chaque milieu. Laisser la nature reprendre ses droits peut être plus lent, mais c’est souvent la solution la plus efficace pour enrichir la biodiversité.


Source : Dans les anciennes carrières, la nature gagne quand on la laisse tranquille

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