Avec plus de 1 600 restaurants en France, McDonald’s est omniprésent… sauf en Corse. L’île de Beauté résiste depuis des décennies au géant du fast-food, en raison d’un mélange unique de contraintes logistiques, de résistance culturelle et de choix économiques.
Un défi logistique insurmontable pour McDonald’s
Le principal obstacle ? L’approvisionnement. McDonald’s repose sur une chaîne d’approvisionnement ultra-standardisée, incompatible avec les réalités insulaires :
- Des surcoûts de 30 % pour acheminer les marchandises par bateau ou avion, rendant le modèle économique non rentable.
- Une saisonnalité marquée : la population passe de 340 000 habitants l’hiver à plusieurs millions en été, compliquant la gestion des stocks et du personnel.
Contrairement à des concurrents comme Burger King ou KFC, qui ont adapté leur modèle, McDonald’s refuse de flexibiliser son système pour s’implanter en Corse.
Une culture culinaire qui dit non
Les Corses sont profondément attachés à leur gastronomie locale :
- Fromages, charcuteries, produits de la mer : les circuits courts et les producteurs locaux dominent.
- Une méfiance envers la standardisation alimentaire, perçue comme une menace pour l’identité de l’île.
En 2000, un projet de McDonald’s à Ajaccio a même été saboté par un incendie avant son ouverture, envoyant un message clair à la multinationale.
Une politique locale protectrice
Les autorités corses privilégient les commerces de proximité et les restaurateurs locaux, limitant l’arrivée des grandes chaînes. Résultat : les touristes en mal de burgers doivent se rabattre sur les spécialités corses – comme le sandwich au figatellu – bien plus savoureuses qu’un Big Mac.
McDonald’s France confirme qu’aucun projet n’est à l’étude pour la Corse. Une exception qui, loin de frustrer, renforce le charme et l’authenticité de l’île.